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Art hispanique JF
16 février 2018

Semprun Federico Sanchez vous salue bien

Federico Sanchez vous salue bien est un livre de l'écrivain franco-espagnol Jorge Semprún, publié en espagnol en 1992 et l'année suivante en version française.

       

Quasiment autobiographique comme beaucoup d'ouvrages de Jorge Semprún, son action se situe au cours des années où l'auteur, revenu dans son pays après de nombreuses années d'exil en France, a été nommé ministre de la culture dans le gouvernement de Felipe González, poste qu'il occupera de 1988 à 1991.

Sommaire

- I D'un retour dans la ville de mon enfance
- II D'un premier conseil des ministres . . . .
- III De la culture et de son ministère . . . . .
- IV Du corps du roi et de la modernité . . . .
- À propos d'une visite du Prado . . . . . . . . .
- V De l'Europe : 1939/1989 . . . . . . . . . . .
- VI D'une lecture de Tocquville. . . . . . . . . .

Jorge Semprún reste lucide sur son passage au gouvernement socialiste. Dans une interview, il cite André Malraux qui disait que pour qu’un ministre de la culture réussisse, il devait réunir deux conditions : du temps et un budget. « Je n’ai eu ni l’un ni l’autre, ajoute-t-il. Le bilan personnel est positif, mais le bilan ministériel est, disons, plutôt nul. »

 Après un roman intitulé Autobiographie de Federico Sánchez, voilà qu'il est de retour avec ce livre où Jorge Semprún a de nouveau utilisé son pseudonyme du temps de la clandestinité communiste. C'est en effet sous ce nom qu'il cachait ses activités de responsable communiste au temps du franquisme.

            

Lui, le rescapé du camp de Buchenwald, lui qui a bravé la terrible police franquiste avant d'être exclu en 1964 du PCE, le Parti communiste espagnol, il se retrouve ministre de la culture du gouvernement socialiste de Felipe González. Parcours on ne peut plus atypique de ce fils de la grande bourgeoisie madrilène avec grand-père ministre et père ambassadeur. Il est aussi ministre mais cette fois-ci d'une monarchie qui semble ancrée à la démocratie.

Jorge Semprún se penche une nouvelle fois sur son passé, sur le chemin parcouru et tente de cerner certaines questions sur son engagement, quel bilan faire de ce demi-siècle de luttes, comment concilier la culture avec la gestion quotidienne d'un ministère ? Il nous croiser la route de personnalités qu'il a rencontrées pendant son passage au ministère, celles au moins qui l'ont le plus marqué ou intéressé, Ernest Hemingway et son ami le torero Dominguin, Primo Levi et la vie des camps, le roi Juan Carlos et le premier ministre Felipe González dans le cadre de ses activités ministérielles ou encore Raïssa Gorbatchev.

      
Semprùn et Mario Vargas Lllosa

On y découvre aussi l'Espagne de la "Movida", cette période que beaucoup d'Espagnols attendaient depuis longtemps, que d'un point d vue politique, on a appelé la transition démocratique espagnole que Jorge Semprún tente de décrire avec la lucidité qu'on lui connaît.

  Almodovar et Pénélope Cruz, icônes de la "Movida"

Sources bibliographiques

  • Jorge Semprún, "Federico Sanchez vous salue bien", Éditions Gallimard en 1993, rééditions Éditions LGF/Le Livre de poche, 249 pages, 1995, Éditions Points/Le Seuil, 01/1996, isbn 2-02-028232-1 et en 1998 chez Grasset et Fasquelle
  • Maria Angélica Semilla Duran, "Le Masque et le Masqué : Jorge Semprún et les abîmes de mémoire", essai critique, 02/2005, 253 pages, Presses Universitaires du Mirail, Collection des Hespérides, isbn 2858167699
  • Édouard de Blaye, "Franco ou la monarchie sans roi", éditions Stock, 1974

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